Situation du projet : Athis-Mons.
Maître d’ouvrage: la ville.
Programme : Concours international Europan.
Réunir les deux rives de la RN 7 en centre ville.
Les aménagements urbains seront proposés transversalement à la
Nationale 7. Le bâti n’est plus linéaire mais successif, propice à
l’émergence « d’événements » contenant systématiquement:
- Une micro échelle piétonne.
- Une forte identité permettant le repérage clair de la ville et de ses quartiers.
- Un urbanisme « vert ».
Création de 110 logements.
Architecte associé: Gert Yan De Jong.
Label« MosAïQuE ARCHITECTURE ».
1. LES DONNEES ESSENTIELLES DU SITE.
- 1900: La route de Paris a Lyon, liaison entre deux métropoles.
Une simple route avec un double alignement d’arbres. Quelques fermes le petit Athis, Le Contin. Seul événement important; La pyramide; monument commémorant le calcul du mètre à partir de la division d’un méridien.
- 1936: Le boulevard de Fontainebleau.
L’aéroport d’Orly est embryonnaire et le boulevard entre Paris et Fontainebleau possède encore des trottoirs très larges et son double alignement d’arbres, formant un espace urbain de qualité. Mais déjà, en raison de l’exode des campagnes, l’ancien plateau agricole est progressivement loti en pavillons à l’exception de quelques terrains plus tard occupés par le stade ou par de grands ensembles immobiliers.
Enfin, les avancées sociales du front populaire concernant le temps libre vont faire exploser le boulevard de Fontainebleau, le transformant rapidement en immense vitrine commerciale.
- Aujourd’hui: la n 7.
Les faiblesses.
- Une coupure forte. La nationale 7 partage la ville en deux morceaux.
- Un problème d’échelle. Induit par la différence de vitesse entre piéton et voiture. L’échelle piétonne et l’échelle véhicule ne sont pas en harmonie.
- Un manque d’identité. Le cadre bâtis le long de la nationale 7, de consistance monotone et indifférenciée, engendre rapidement un sentiment de « non-lieu » proche du chaos.
- Un contexte bruyant.
- Des passages souterrains pour piétons, étroits, mal éclairés, peu sécurisants.
- Un mobilier urbain chaotique, et de mauvaise qualité.
- Des réseaux aériens trop présents.
Les points forts.
- Un tissu urbain de qualité. L’arrière plan de la nationale 7 est une banlieue essentiellement dédiée à l’habitat pavillonnaire. Celui-ci, de bonne qualité, s’inscrit dans une nature exubérante. L’échelle humaine est préservée.
- Potentialité commerciale très forte. Grâce au flux routier important et aux surfaces commerciales existantes.
- Très bonnes liaisons interurbaines. Accessibilité maximum du trafic routier grâce à l’autoroute et à un réseau très dense.
- Une fenêtre sur le ciel. Une hauteur relativement faible du front bâti par rapport au profil très large de la nationale 7 permet une vue dégagée sur le ciel; la notion d’envol est bien présente.
2. RELIER POUR UNIR, OUVRIR POUR UNIR. LES COUTURES D’ATHIS-MONS.
Création de « fenêtres urbaines » au travers du front bâti continu pour permettre la vue et l’accès à l’arrière plan de la nationale 7, c’est à dire à la substance même de la ville. Construire la ville sur la ville c’est donc construire la ville sur la ville en donnant à voir la ville.
Par conséquence, les aménagements urbains seront proposés transversalement à la nationale 7. Le bâti n’est plus linéaire mais successive, propice à l’émergence « d’événements » contenant systématiquement:
- une micro échelle piétonne.
- une forte identité permettant le repérage clair de la ville et de ses quartiers.
- un urbanisme « vert ».
- A. Créer des événements c’est identifier la ville.
Les points majeurs de notre proposition par la requalification du boulevard de Fontainebleau (totalité de la nationale 7).
- Entrée Sud: place de la pyramide. Déplacement de la pyramide au centre d’une place remaniée.
- Le marché des Gravilliers. La convivialité d’une place du marché d’autrefois, point de gravité du projet. Mail d’arbres, cernés de bâtiments aux activités multiples en rez de chaussée, et de logements en étages. Sous la place un parking souterrain pour les jours de marchés. Un bâtiment institutionnel pour clore la partie Est de la place.
- Le stade: la colline verte. C’est d’abord un espace vert planté de
grands peupliers, un lieu de sports, de détente et de promenade. Les
rez de chaussée sont prévus pour des activités commerciales et artisanales.
- Place de belle étoile. Etoile forestière, convergences de divers chemins, réorientation, éventuellement croisement axes Nord-Sud et Est-Ouest.
- Centre commercial. Panneaux publicitaires unifiés.
- Entrée Nord: musée de l’air. Amélioration de la scénographie du musée de l’air, des avions flottent littéralement au-dessus de la nationale 7.
- B. Créer des événements c’est réconcilier automobiliste et piéton pour réunifier les deux rives de la nationale 7.
Réduire le conflit entre piétons et voitures c’est proposer une méthodologie prenant en compte les deux point vues: celui de l’automobiliste et celui du piéton. L’événement offre cette perspective:
- en réduisant la vitesse par l’intérêt que suscite « l’ événement ».
- en disposant judicieusement des passages protégés pour les piétons..
- en permettant a l’automobiliste de s’arrêter facilement grâce à des parkings d’accompagnement.
- en limitant « de facto » les nuisances acoustiques.
- C. Créer des événements c’est améliorer le mobilier et les réseaux urbains.
Unifier et organiser le mobilier urbain, clôtures, panneaux de signalisation, portiques de signalisation.
Suppression de tous réseaux aériens.
3. Parti architectural
» La vie a toujours raison, c’est l’architecture qui a tort » Le Corbusier.
Modes de vie
La demande importante de logements est aggravée car les modes de vie sont aujourd’hui, multiples. En effet, il n’y à pas si longtemps, la famille était la norme absolue, avec pour idéal, le pavillon avec jardin. La société multiculturelle d’aujourd’hui suppose une grande diversité de logements et une capacité d’évolution importante en fonction des besoins et des désirs.
Un projet contemporain emblématique:
- les chemins de la liberté d’habiter ».
Le modèle historique est aujourd’hui enrichit, entre- autre, par la flexibilité, elle-même conséquence du changement et de l’évolution des mœurs et des mentalités.
L’habitat moderne doit donc répondre à cette attente. Ce n’est plus un produit exclusivement statique, mais aussi un phénomène dynamique, soutendu par un concept novateur pouvant se résumer de la manière suivante: l’individualité collective.
D’abord, les grandes lignes urbaines et en conséquence les structures collectives seront fixées par une forte structure constructive permettant les plans libres. Le cadre de liberté et d’évolution de l’individualité est ainsi matérialisé.
Ensuite, l’accession à la propriété ou à la location doit être prévue par un système d’allocation de surfaces et non de logements type, afin de permettre un aménagement personnel, en concordance avec sa façon d’habiter. Le temps et les habitants seront les créateurs d’une certaine diversité architecturale, visible en façade, donc bien identifiable et repérable dans le quotidien. Pour être vivant, cet environnement doit-être de qualité hétérogène donc savamment mélangé à d’autres fonctions; travail, culture, services, commerces.
Enfin, il est important de trouver le bon équilibre entre des règles communes et la liberté individuelle, entre permanence et transformation. Une règle du jeu est à définir dans le cadre du principe démocratique du droit et du devoir.
Utopie ou avenir?
Le projet présenté ici n’est ni le premier ni le seule qui cherche la flexibilité et la participation de l’habitant dans son logement, il y a d’autres initiatives avec une orientation similaire:
Appréhender autrement l’habitat pour libérer sont habitant, telle est notre ambition. La flexibilité rend en partie cet avenir crédible. Nous avons également soulignés la nécessité d’adapter la réglementation, et de développer la technologie. Au delà, la réussite de ce concept fondé en grande partie sur les utilisateurs, suppose l’émergence et le déploiement d’une nouvelle morale, d’un nouvel humanisme. Vivre ensemble, d’une façon libre, responsable et tolérante: ainsi est défini le concept novateur « d’individualité collective« .